Les énergies renouvelables ont rapidement occupé, en quelques mois, une place de choix dans l’actualité qui touche aux questions de l’environnement et de l’énergie en Algérie.
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par M’hamed Rebah
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A ce qui se faisait déjà dans ce domaine sans être médiatisé, sont venues s’ajouter des manifestations à caractère scientifique ou commercial, ou les deux à la fois, qui bénéficient d’une assez large couverture par les médias. L’annonce, en février 2011, de l’adoption par le Conseil des ministres du programme des énergies renouvelables n’est pas étrangère à ce regain d’intérêt pour ce créneau. Tout ce qui se dit ou se fait concernant les énergies renouvelables au niveau national s’inscrit désormais dans ce programme.
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Dotée de sa propre feuille de route, l’Algérie peut négocier avec la société Desertec pour fixer les conditions de développement de ce projet. Dans une déclaration faite à Oran, lundi 21 novembre, en marge de la réunion de l’Assemblée exécutive du Congrès mondial de l’énergie, le P-DG de Sonelgaz, Nouredine Bouterfa, a confirmé que des discussions étaient en cours avec la société Desertec « pour la mise en place d’une convention qui va fixer les axes d’études communes favorisant l’émergence du renouvelable ». En septembre 2011, Sonelgaz avait déjà reçu une délégation d’une autre société, Medgrid, créée dans le cadre du Plan solaire méditerranéen (PSM) dont l’objectif est d’exporter une production d’énergie renouvelable de 5 000 mégawatts vers l’Europe à l’horizon 2020. Des projets d’interconnexion avec l’Europe pour la création d’un marché des renouvelables entre le Nord et le Sud de la Méditerranée existent, mais les conditions de leur mise en œuvre devront être réunies avec la contribution des transporteurs d’électricité dans le bassin méditerranéen.
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Dans le domaine des énergies renouvelables, comme l’a fait savoir Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, l’Algérie envisage des investissements lourds et à long terme. Il s’agit de la fabrication des équipements solaires en Algérie et la réalisation des centrales ainsi que la formation et la recherche dans le domaine des énergies renouvelables. Le groupe Sonelgaz compte lancer trois projets : une usine de silicium, une centrale solaire thermique d’une capacité de 150 MW et un centre national d’homologation des équipements solaires. Des mesures incitatives ont été étudiées par la CREG (Commission de régulation de l’électricité et du gaz) pour encourager les investisseurs et les producteurs à s’intégrer dans le programme national des énergies renouvelables.
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En attendant ces investissements de grande dimension, des petits pas continuent d’être franchis vers le renouvelable. La construction de la première ferme éolienne en Algérie vient d’être lancée à Adrar. Elle produira 10 mégawatts. Dans la même région, 25 puits destinés à l’abreuvage du cheptel camelin et ovin dans les zones de parcours, seront aménagés et équipés pour utiliser l’énergie éolienne et plus de 380 tentes seront dotées en kits solaires pour la production de l’énergie électrique.
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Côté recherche, l’université d’Adrar a organisé les 29 et 30 novembre une conférence internationale, sur le thème « L’énergie et le développement durable ». La Faculté de technologie du département d’électronique de Université Amar Telidji de Laghouat, prépare les deuxièmes Journées Internationales sur les Energies Renouvelables et le Développement Durable les 7 et 8 mai 2012. Quant à l’Université des sciences et des technologies d’Oran (USTO), ses chercheurs travaillent sur un projet, appelé Sahara Solar Breeder, en partenariat avec six universités japonaises pour la construction d’usines de silicium et de centrales solaires dans le Sahara où le sable et le soleil se trouvent à profusion.
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Autre établissement de recherche, l’UDES (Unité de développement des équipements solaires) a travaillé sur un capteur thermique solaire, un produit 100 % algérien, qui sera livré à la fin de cette année et sur un chauffe eau solaire qui sera prêt au début de 2012. L’UDES projette d’installer six chauffe-eau solaires au niveau d’une station Naftal, dans la wilaya de Relizane, et d’alimenter en éclairage solaire des stations d’essence sur le tronçon de l’autoroute Est-Ouest.
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La géothermie n’est pas oubliée : dans la wilaya de Saïda, une expérience dans le domaine de la climatisation par pompe à chaleur utilisant l’eau chaude issue des sources géothermales a été menée dans une école primaire.
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Cet article a été publié le mercredi 30 novembre 2011 dans La Nouvelle République (Algérie).
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